mercredi 22 septembre 2010

L'Ange Blanc, des ailes de légende.


Pour ceux qui ont, ou ont eu, la chance d’avoir des parents ou des grands parents qui aimaient le catch dans leur prime jeunesse, vous avez certainement entendu parlé de « l’Ange Blanc », dans un élan de nostalgie, pendant que vous regardiez votre catcheur préféré se lancer dans un finisher d’un autre monde, du haut d’une échelle. L’Ange Blanc ? Mais qui était-il ce lutteur, pour que l’on en parle encore aujourd’hui ? Comment est-il entré dans la légende ? Comment, nom d’un chien, l’Ange Blanc pouvait-il se retrouver à lutter un même soir…dans plusieurs ville différentes ?......

Nous sommes dans les années 50. Dans cette France de l’après guerre, on a besoin de croire de nouveau, on a besoin de se sentir revivre, d’avancer, de rêver. Venu du Mexique, en passant par l’Espagne, une nouvelle forme de lutteur vont naître sur le vieux continent : les catcheurs masqués. Parmi eux, l’ultime référence, un véritable fantasme social, un tourbillon de justice et d’honneur : « L’Ange Blanc ». Dès ses débuts, l’Ange Blanc impressionne, masque, cape, tout est immaculé, il prévient : il est ici pour tancer les mauvais garçons, avec lui, les méchants seront châtiés. Fin technicien, belle prestance, ce catcheur mystérieux met le feu aux poudres : des femmes s’agenouillent à son passage, on lui baise les mains, il incarne le héros, le sauveur par excellence, un ange purificateur fantasmé qui sort des frontières du sport pour envahir tous les supports publicitaires de l’époque, on se déplace en masse voir ses combats, jusqu’à 15000 personnes en une soirée évènement, il atomise les entrées des meilleurs matchs de boxe de l’époque ! L’Ange Blanc est partout et est même engagé pour suivre le tour de France de cyclisme, combattant un méchant à la fin de chaque journée. Tous les mauvais garçons sont tombés devant l’Ange Blanc, le terrible Bourreau de Béthune, Roger Delaporte ou encore Popoffh le Gitan, entre autres ont goûtés aux coups de l’icône, et à l’époque, les coups étaient tout de même portés, certes à un niveau convenable, mais assez pour être bien sentis (coup de pieds chassé, double nelson…) se rapprochant par là du catch japonais ou mexicain.

Devant tant d’ardeur et de demande, la tentation fut trop grande de multiplier les apparitions du lutteur : jusqu’à sept villes purent l’accueillir dans la même soirée, une aubaine masquée, en somme, et un étendard fabuleux pour sa fédération : la Fédération de Catch Professionnel (il existait à l’époque 4 fédérations différentes, mais les combats étaient en commun.).

Alors, pour l’Ange Blanc, le vrai, ça suffit. Il tombe le masque, son nom ? Francisco Pino Farina. Il laissera le personnage à d’autres (Charles Eltes ou Gilbert Péchard par exemple). Mais désormais Francisco catchera à visage découvert, avec bien sûr bien moins de fan mais avec tout autant de plaisir et bien d’autres succès.

Francisco Pino Farina s’est éteint au début des années 80, il restera comme le premier Ange Blanc, celui qui a transfiguré les foules, tout de blanc vêtu, un lutteur au masque, un masque de légende.


Bannister, blanc comme un linge.

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